Le ver de terre qui a choisi de venir passer ses vacances chez nous s’appelle… appelons-le terma. Son volume termique est trop important pour être enduré ou ignoré. Son épicentre se trouve dans son cul, qu’il utilise pour se tortiller, se serrer, se presser, se compresser, se tordre et se plier, afin de se mettre entre maman et moi, papa et moi, le mur et moi, le bout du canapé et moi, ou n’importe quel autre obstacle qui l’empêcherait de m’inonder de sons nasals aux intonations bizarroïdes dénudés de sens.
De texture visqueuse et de nature collante, il ne m’a pas lâchée d’un poil depuis qu’il est là. Il parle.. il parle.. il parle.. Din ommou, ki sabbelet twalet el ENS. Enti tmessha w heya twalli nefoura. Et avec ça il pue et réagit lentement tel un parfait attardé mental.
Le comble c’est qu’il soit tombé amoureux de moi. Tawa haka brabbi ? N7eb nebki. Je ne peux être méchante que quand j’écris, et c’est pour cela que je le fais, d’ailleurs, sinon j’éclate. Ma paupière n’arrête pas de trembler. Je ne savais pas que la colère pouvait causer des tics. Ça m’embête de le haïr avec autant de passion mais je n’y peux rien. Qu’est-ce que j’en ai à foutre que ses parents soient gentils et amis avec les miens ?
De tous les hommes de la planète, il faut qu’un attardé puant et bavard m’aime. Il ne me reste plus aucune trace de la pitié que j’éprouvais pour lui. Il me tape sur les nerfs crâniens. J’ai envie de chocolat.
L’autre jour il a osé m’effleurer le bras tout en m’offrant son sourire le plus bête. Un frisson de dégout me traversa le corps et lui donna l’espoir que je puisse être sensible à son existence pathétique. J’ai envie de vomir.
Mais ne parlons pas d’amour... parlons de révolution. La révolution t’a mis sur ma route. Toi aussi tu es un ver. Tu as creusé ton chemin jusque dans ma cervelle. Que c’est romantique. Je suis romantique. J’ai des gouts tragiques et je t’aime, avec la force du désespoir. Comment fais-tu pour sortir ? Ta présence ne trouble personne ? Ton odeur n’enivre personne ? Personne n’est devenu fou pour toi ? Personne ne s’est tué pour toi ? Dieu ce que tu es beau... ça me déprime.
Tu ne te doutes de rien, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas que c’est toi ? Ou peut-être es-tu indulgent, ou gentil, comme moi. Peut-être me tolères-tu comme je tolère les plaies qui m’entourent. Ou peut-être ne me lis tu même pas.
Tu ne te doutes de rien, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas que c’est toi ? Ou peut-être es-tu indulgent, ou gentil, comme moi. Peut-être me tolères-tu comme je tolère les plaies qui m’entourent. Ou peut-être ne me lis tu même pas.
Je n’aime pas la politique. J’en fais tout le temps. Ça me consume. Ce n’est pas la vie que je veux avoir. A quoi bon parler de souveraineté populaire quand je ne dispose même pas de ma ridicule petite personne ? Tu claques des doigts et je suis à toi. C’est pathétique. Tu sais pourquoi ? J’ai choisi de succomber à ton charme. C’était un acte volontaire et souverain. Mais là je suis suspendue au bout de tes doigts, alors à quoi bon le libre arbitre ?
Tu es bien chanceux, tu sais ? Je m’aimerais sans hésiter. Non mais c’est vrai. Tu ne me crois pas ? Tant pis. La terre ne s’arrêtera pas de tourner si tu passes à côté. Ce serait même tragique, comme dans Shakespeare. Tu pourrais même mourir heureux pendant que j’écris ton histoire, à la Shakespeare.
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