Monday, August 15, 2011

Delirium?


Un bruit sourd me réveille. Je me fige mais j’ouvre grand les yeux et tend les oreilles. Je l’ai peut-être imaginé. Je ne me décrispe pas pour autant. Je commence à imaginer des scénarios de films d’horreur, des monstres visqueux ramper sur le sol et grimper à moitié sur mon lit. M’attraper la cheville et ricaner puis commencer à remonter le long de mes jambes...
J’essaye de chasser ces images. Je pense à K. avec un peu plus d’espoir et replonge petit à petit dans un sommeil à la fois paisible et désagréable. Dans mon rêve je suis mal à l’aise, j’ai du mal à marcher et le décor change sans arrêt. Je crois apercevoir K. mais il est très loin. Je n’essaye pas de l’appeler. Mon torse me démange. Je commence à me gratter. Mes ongles sont bleu pétrole. Bizarrement, ça ne me surprends pas. Je me gratte encore et encore... le bruit me dérange. C’est de plus en plus fort. La situation change brusquement mais sans que je m’en rende compte et je me retrouve à gratter contre une porte en bois. J’ai mal aux ongles.
***
Mon réveil sonne : « Il est 7 heures. C’est l’heure de se lever » me dit la dame du téléphone avec sa voix mécanique. Le sentiment de malaise ne me quitte pas. J’ai la gorge sèche et je suis plus courbaturée que jamais. Je regarde le plafond pendant 5 minutes puis je réalise qu’on est samedi. Une bouffée de joie me remplit les poumons et j’oublie mes délires de la nuit. Je me rendors.
Cette fois encore K. est là. Il est tout près mais ne me voit pas. J’en profite pour le dévorer des yeux. Il rigole, il parle, il fume et sa fumée monte au plafond. Il y a deux silhouettes avec lui. Elles fument aussi. J’avance vers eux dans le brouillard de leurs cigarettes et me retrouve dans notre garage. Je fouille dans les outils de mon père. Je ne sais plus ce que je cherche. Je sors du garage et me retrouve dans la maison de mon enfance. J’entre par derrière. L’intérieur est différent de mes souvenirs. C’est sombre et poussiéreux. J’avance lentement dans un couloir crasseux et je vois une porte en bois. Elle me rappelle vaguement celle d’un autre rêve... je me réveille en sueur. Je ne me souviens plus de rien. Il est 10 heures.
***
Je passe la journée au lit. Je somnole, j’ai les nerfs endormis, je peux à peine bouger. C’est déjà le soir. J’ai soif. Je me lève à contre cœur et va vers la cuisine. J’ouvre le frigo, je regarde, je le referme, je vais à l’évier, je bois directement du robinet puis je sors de la cuisine.
J’entends frapper à la porte. Je m’arrête. On frappe encore une fois, puis une autre. Je vais ouvrir et laisse entrer une femme en bleu pétrole. Elle est plus petite que moi mais pas trop. Ses lunettes épaisses n’arrêtent pas de  lui glisser sur le nez. Je sens qu’elle est timide mais qu’elle essaye de se donner un air confiant, comme lorsqu’on essaye de convaincre quelqu’un qu’on a quelque chose d’important à dire. Elle sent la terre.
Elle refuse de s’assoir et me dit qu’elle n’a pas beaucoup de temps. Elle me dit qu’elle est maitresse d’école et qu’on lui avait volé un poumon. Je remercie dieu d’avoir fini l’école depuis assez longtemps pour ne plus me souvenir de mes maitresses. Je souris à moitié. Elle parle vite et je ne comprends pas tout ce qu’elle raconte. Elle refuse de me dire ou elle a trouvé mon adresse et me dit qu’il faut que je reste chez moi. Elle essaye de me montrer la cicatrice sur sa poitrine mais je lui dis que je dois me recoucher. Elle me tend un bout de papier et me dit de le cacher dans le placard. Dessus, il y avait une adresse.
Elle s’en va, je jette le papier et me jette sur mon lit. Je me réveille au milieu de la nuit. Je crois entendre un grattement. Je me concentre pour mieux écouter mais ça s’arrête aussitôt. Je me lève et me dirige vers la salle de bain. J’allume le couloir. Ça me donne assez de lumière pour fouiller dans les tiroirs et la boite à pharmacie à la recherche des comprimés. Je suis encore en train de fouiller lorsque je crois voir une ombre passer derrière moi. Ça me glace le sang. J’arrête de bouger. « S’ils vont me tuer, j’espère qu’ils le fassent vite ! », « je ne veux pas mourir », « pitié »…
***
Le téléphone sonne et me sort de ma panique figée. Je cours répondre. A l’autre bout du fil, j’entends une voix paniquée : « ils sont là ! Ils veulent mon autre poumon ! » Je casse la gueule du combiné contre le boitier.  J’allume la lumière de ma chambre. Après quelques minutes, je retourne à la salle de bain. Ou est-ce que j’ai foutu ces comprimés de merde ? Je vais à la cuisine et ouvre tous les tiroirs, tous les placards, je regarde dans la poubelle, sous l’évier, dans le frigo. Nada.
Je me perds dans mes pensées, pas assise mais tassée par terre. Je ne me souviens plus comment je suis retournée dans mon lit mais lorsque la dame m’annonce l’heure avec sa voix de robot le matin suivant, je suis dans mon lit. C’est dimanche, mais ça ne change rien. Je me réveille à 7 heures tous les jours sans raison. Je n’ai rien à faire à part les courses, que je fais toutes les trois semaines, parfois même plus.
Je décide de prendre une douche. L’eau tiède me fait du bien. Je ferme les yeux et savoure la chaleur liquide contre ma peau. Je pense à K. Mes membres se détendent pendant un instant. C’est alors que j’entends un hurlement étouffé de femme. Je ferme le robinet et le cri s’arrête avec l’eau. J’ouvre le robinet de nouveau. Plus de bruit. Cette femme. La bleue. C’est elle. Un poumon. Je dois l’aider. L’adresse. Le bout de papier. Vite. Je prends une serviette et fouille la maison de fond en comble. Rien.
Mes cheveux mouillés refroidissent vite et me donnent mal au crâne. Je m’habille, me sèche les cheveux, puis m’allonge sur mon lit. Dans mon rêve je suis de nouveau dans notre ancienne maison. Elle est abandonnée mais plus spacieuse que dans mes souvenirs. Il fait sombre à l’intérieur. J’avance à petits pas vers une porte en bois. Il ne reste quasi plus de peinture dessus et la porte en soi est mé-reconnaissable, mais je reconnais son emplacement. Elle se tient à la place de la porte de mon ancienne chambre. J’entends un bruit sourd de l’autre côté de la porte, puis comme une sorte de sanglot désespéré.
Je m’élance pour ouvrir la porte mais, à ma surprise, elle n’avait pas de poignée. Je commence à cogner dessus avec frénésie. Je donne des coups de poing, de pieds. Rien à faire. Je m’essouffle au bout de quelques minutes. J’arrête de cogner. C’est alors que je commence à entendre un grattement... mes ongles commencent à faire mal. Je les regarde. Ils sont brunâtre… comme avec du sang séché. Les rêves ont cette capacité élastiquo-sensorielle qui fait perdre leur sens aux lois de la physique. C’est ainsi que je me retrouve de l’autre côté, en train de gratter pour ma vie. Pour m’échapper de cette pièce infernale. J’entendais des petits bruits métalliques derrière moi, de quelqu’un qui nettoie des ustensiles.
***
J’ouvre les yeux. Il fait déjà nuit. J’ai dormi toute la journée. J’entends toujours le grattement. Un frisson me traverse l’échine. Mes ongles me lancent. Le bruit vient du placard. Le placard ! « La dame m’a dit de mettre le bout de papier avec son adresse dans le placard ! ». Je ravale ma peur et me lève. Le grattement se fait plus fort à mesure que je m’approche. Mon cœur bat vite, j’ai la chair de poule, je commence à suer et à respirer n’importe comment.
Le grattement s’arrête brusquement. J’arrête de respirer. Je tends l’oreille : rien. « Je vais finir par perdre la tête de trouille putain ». J’avance un pied puis l’autre et tourne la clef du placard. Je recule rapidement. Rien ne se passe. Je tends ma main vers la porte et tire dessus lentement. Elle s’ouvre en grinçant. Il fait trop sombre pour que je puisse voir et j’ai peur d’allumer la lumière et de découvrir quelque chose d’horrible. J’hésite un moment puis décide d’allumer.
Avant que je n’arrive à l’interrupteur, une main m’attrape la cheville. De ma vie je n’ai jamais hurlé plus fort. Je me débats comme un petit diable avant de tomber par terre. Cela m’a pris quelques minutes pour réaliser que personne n’est en train de m’attaquer. Que mon « agresseur » est par terre, abattu, fatigué. Je m’approche prudemment. C’est une femme. Elle est blessée. Son torse… Mon dieu. Mon estomac essaye mais ne trouve rien à vomir. Son torse est entrouvert. En tombant elle avait laissé tomber un bout de papier froissé. Je le prends et allume la lumière. C’est le même bout de papier que m’a donné la dame. Il est déjà déplié. Je déchiffre une adresse écrite à la hâte… Immeuble à côté de l’immeuble près du Monoprix - Appart 221… mon adresse. Je tombe à genoux. Je ne comprends plus rien.
La lumière est faible mais suffisante pour que je puisse distinguer les traits de la femme qui gise sur mon sol. Je m’approche d’elle et écarte ses cheveux pour lui découvrir le visage… ces yeux marrons maintenant vitreux, ce petit nez, ces lèvres… « c’est moi », je le dis à voix haute. L’horreur de ma découverte s’abat sur moi d’un seul coup. L’incompréhension totale de ce qui se passe me paralyse. Il ne me reste plus rien à faire que de perdre connaissance et je le fais.
***
Quand j’ouvre les yeux, il fait jour. Je me retrouve dans une pièce bien éclairée. Pas assez pour m’agresser les yeux mais assez pour que je puisse voir ce qui m’entoure. C’est-à-dire rien. Pas de placard, pas de bureau, pas de vêtements par terre, pas de livres, pas de chaise. Juste une fenêtre et une table de chevet. Je me lève du lit et essaye de me souvenir de ce qui s’est passé. On frappe à la porte.
C’est K. Il me dit bonjour et entre. Il est grand et beau. Je lui souris. « Comment te sens-tu aujourd’hui ? », sa voix me fait un massage des tympans. Je ne trouve rien à répondre. Je ne sais pas comment je me sens. Je me sens vide mais je ne sais pas comment l’exprimer. Une voix féminine vient briser le silence : « docteur K., un patient vient de perdre connaissance dans la grande salle. Je crains que votre présence ne soit nécessaire.
-        J’arrive ».
Avant de sortir, il s’assure que je me recouche et me promet de revenir. Je m’endors aussitôt.
Lorsque je demande d’où vient le rift qui s’étend de ma gorge à mon estomac, on me dit qu’il n’y a rien. Que c’est mon imagination.

Sunday, August 14, 2011

Untold Stories


Has it never happened to you to feel that you wanted to change the landscape? To travel to another country where the language spoken was totally unintelligible to you, so that you could enjoy the music of the words without suffering their meaning? Where you could be lost in the masses of new faces without really being lost so much you look different?
This craving for something new has been gnawing at me for I don't know how long now. I cannot take it any longer, but the worse is certainly to come now that I'm certain that my escape will never take place. Not during this lifetime anyway.  A 49 years old pathetic little atheist who's going to rot in hell, whether in this life or in the other!
Well do you feel like hearing my story, or rather reading it :)? what type of readers are you by the way? The ones that love to read and who could bare, as long as it is written, any huge amount of taksir krayem? (couldn't find the exact equivalent in English, so unless you're a Tunisian like myself, use that guessing ability of yours. Step in the text and create a meaning for yourself, as Mr Bouazzi would recommend). Or the one that likes to read a good book, well a good four pages from time to time, histoire de trouver le sommeil ? (I hope you don't understand French! Niahaha :p). Well I wouldn't dare to hope that you're the kind of readers that only read for academic purposes :D... that would be the end of the world as I know it. Apocalypse Now! lol
Oh but we're getting away from the subject, which is my story. So do you want to hear it? No? OK no problem :). No, no I'm not offended at all, why would I be? I totally understand. I swear I do. Who would want to spend two or three days reading and reading about not only a failure, but a failure written in such a bad way? No seriously you have to be either extremely kind, totally crazy or a bit masochistic to take that upon yourself.
Well you don't have to read it of course, but i'm writing it anyway. So here it is:
to be continued... probably.

The Untold Story of Beetles


Long long ago, before the creation of cellphones, in a country so remote that it was totally isolated from the rest of the world, lived a family of beetles. I don't know what a beetle is, I just happen to like the way it is pronounced. This family of beetles loved music. They listened to it all the time. The Beatles were their favourite band. They would listen to them the whole day long. They knew all their songs by heart, and Betty, the youngest could already play half of their music on her small guitar without any help from her two older siblings.
The mama beetle once got very sick. She was confined to bed and the doctor prescribed all sorts of bitter tasting drugs for her. Her family was worried about her and to ease away her pain, all of them would gather around her bed and sing for her, while Betty played on her little red guitar. It worked well, for in less than three weeks, the mama beetle recovered, to the great relief of all the family.
The beetle family lived in peace and harmony with both nature and other beetles. They were peaceful and kind and their children were good at school and extremely well behaved. It would be mean of me, therefore, to try to imagine some kind of complications for them. One cannot sacrifice a beetle family for the sake of a plot, or can one? I don't know... I won't do it. Not today anyway. I'll sacrifice the story and leave the beetles in peace.
Don't be disappointed. After all, these beetles are my own creation. How sick of me to create beetles and then to make them suffer, especially when I can do otherwise! My beetles are nice and will get nothing but nice things. They will have music, they will have love, they will have chocolate and ice cream, oh and they will have pizza! Loads of pizza. They won't feel hungry or miserable. They won't know hatred and wars. They'll get worried about one another from time to time, just to express their devotion to each other. Nothing serious or life threatening.
I might change my mind though, because I am moody. So until then, think about it if you like... the creator of beetles and stories but especially beetle stories... miseries... plots... beetles... good night.

My Beloved Fragments


Le ver de terre qui a choisi de venir passer ses vacances chez nous s’appelle… appelons-le terma. Son volume termique est trop important pour être enduré ou ignoré. Son épicentre se trouve dans son cul, qu’il utilise pour se tortiller, se serrer, se presser, se compresser, se tordre et se plier, afin de se mettre entre maman et moi, papa et moi, le mur et moi, le bout du canapé et moi, ou n’importe quel autre obstacle qui l’empêcherait de m’inonder de sons nasals aux intonations bizarroïdes dénudés de sens.
De texture visqueuse et de nature collante, il ne m’a pas lâchée d’un poil depuis qu’il est là. Il parle.. il parle.. il parle.. Din ommou, ki sabbelet twalet el ENS. Enti tmessha w heya twalli nefoura. Et avec ça il pue et réagit lentement tel un parfait attardé mental.
Le comble c’est qu’il soit tombé amoureux de moi. Tawa haka brabbi ? N7eb nebki. Je ne peux être méchante que quand j’écris, et c’est pour cela que je le fais, d’ailleurs, sinon j’éclate. Ma paupière n’arrête pas de trembler. Je ne savais pas que la colère pouvait causer des tics. Ça m’embête de le haïr avec autant de passion mais je n’y peux rien. Qu’est-ce que j’en ai à foutre que ses parents soient gentils et amis avec les miens ?
De tous les hommes de la planète, il faut qu’un attardé puant et bavard m’aime. Il ne me reste plus aucune trace de la pitié que j’éprouvais pour lui. Il me tape sur les nerfs crâniens. J’ai envie de chocolat.
L’autre jour il a osé m’effleurer le bras tout en m’offrant son sourire le plus bête. Un frisson de dégout me traversa le corps et lui donna l’espoir que je puisse être sensible à son existence pathétique. J’ai envie de vomir.
Mais ne parlons pas d’amour... parlons de révolution. La révolution t’a mis sur ma route. Toi aussi tu es un ver. Tu as creusé ton chemin jusque dans ma cervelle. Que c’est romantique. Je suis romantique. J’ai des gouts tragiques et je t’aime, avec la force du désespoir. Comment fais-tu pour sortir ? Ta présence ne trouble personne ? Ton odeur n’enivre personne ? Personne n’est devenu fou pour toi ? Personne ne s’est tué pour toi ? Dieu ce que tu es beau... ça me déprime.
Tu ne te doutes de rien, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas que c’est toi ? Ou peut-être es-tu indulgent, ou gentil, comme moi. Peut-être me tolères-tu comme je tolère les plaies qui m’entourent. Ou peut-être ne me lis tu même pas.
Je n’aime pas la politique. J’en fais tout le temps. Ça me consume. Ce n’est pas la vie que je veux avoir. A quoi bon parler de souveraineté populaire quand je ne dispose même pas de ma ridicule petite personne ? Tu claques des doigts et je suis à toi. C’est pathétique. Tu sais pourquoi ? J’ai choisi de succomber à ton charme. C’était un acte volontaire et souverain. Mais là je suis suspendue au bout de tes doigts, alors à quoi bon le libre arbitre ?
Tu es bien chanceux, tu sais ? Je m’aimerais sans hésiter. Non mais c’est vrai. Tu ne me crois pas ? Tant pis. La terre ne s’arrêtera pas de tourner si tu passes à côté. Ce serait même tragique, comme dans Shakespeare. Tu pourrais même mourir heureux pendant que j’écris ton histoire, à la Shakespeare.